Vicu-Saone
La propreté de la plage en question
D’un côté, quelques mécontents qui se plaignent du peu de propreté de la plage, de l’autre, François Colonna, maire de Vico-Sagone, qui fait part de son impossibilité d’intervenir, à son grand dam. « Nous sommes victimes de la pureté de nos eaux de baignade : ici, l’herbier de Posidonie se développe très vite en raison de la pureté de l’eau. Chaque année, nous devons attendre l’équinoxe de fin juin, dernière tempête avant la saison estivale, qui amène ou enlève des touffes entières d’algues ». L’espèce étant protégée, il nous est interdit d’utiliser le dégrilleur pour nettoyer la plage, car les posidonies se prennent dedans. » Pourtant, la commune dépense chaque année 15 000 € pour nettoyer malgré tout, même si elle se fait rappeler à l’ordre : l’an passé, par la DREAL, cette année par les Affaires Maritimes. « Ils ont fait stopper un engin qui avait entrepris le nettoyage de la plage la semaine dernière », confirme François Colonna. Il a fallu demander à un prestataire d’enterrer les posidonies pour pouvoir nettoyer en surface. Avant de conclure : « la plage de Vico est certes moins propre et le sable moins fin que les plages de Coggia-Sagone, mais ici il n’y a pas de courants, et donc pas de noyades ! »
L'Herbier de Posidonie
Bien que vivant sous l’eau, les posidonies ne sont pas des algues, mais des plantes aquatiques à fleurs, avec des racines, et qui se reproduisent grâce à leurs fruits. Les mouvements de la mer les rassemblent en boules feutrées, souvent rejetées sur les plages de Méditérranée, dont elles constituent une espèce endémique.
Depuis 65 millions d’années, (le plus ancien herbier se situe dans les Baléares et aurait 80 000 ans), les posidonies jouent un rôle fondamental pour le milieu marin littoral. Les herbiers sont des lieux de frayère et de nurserie pour de nombreuses espèces animales, et constituent également une source de nourriture pour certaines espèces herbivores. Autre rôle essentiel, elles produisent aussi du carbone permettant le fonctionnement des écosystèmes, et l’oxygénation du milieu marin, contribuant au maintien d’une eau claire. Enfin, l’entrelacement de ses racines-rhizomes en fait le ciment des plages dont elles empêchent les érosions.
Aujourd’hui, l’herbier de Posidonie est menacé de disparition en Italie, en Espagne, et sur les côtes marseillaises. Il fait partie des cinq espèces protégées sur les côtes méditerranéennes françaises, tout comme l’oursin noir, la grande nacre, le mérou brun et la cigale de mer.